Historique

La Hague, montre ses vertèbres et présente au visiteur, à coté d'aspects typiquement normands, une grandeur insolite et sauvage.

Le pays, pourtant, était originairement couvert de grandes forêts, coupéés de profondes rivières, comme le reste de la Normandie. il ne revêtait pas non plus cette apparence de péninsule qu'il a aujourd'hui. il s'étendait beaucoup plus loin, puisqu'il était alors relié aux îles anglo-normandes.

Quelles perturbations ont donc pu bouleverser à ce point l'aspect du pays ?

Des roches éruptives et des cataclysmes ont dans un long processus rompu la liaison entre la Hague et les îles d'aujourd'hui (Aurigny, Guernesey, Jersey), et englouti sous la plus gande partie des forêts. Les hommes par le déboiesement qui a ouvert la voie au vent et la mer ont achevé l'ouvrage. Malgré la solidité du sous-sol, la mer ronge inlassablement, creusant des grotes, les " trous de fées ".

Les hauteurs qui reliaient primitivement Jobourg à Aurigny se sont ainsi affaisées. Elles forment actuellement sous l'eau un barrage colossal de plus de six kilomètres de long, dont la crète n'est qu'à une trentaine de mètres de la surface de la mer, beaucoup plus profonde ailleurs. Cette brutale différence de fond explique le terrible raz Blanchard. Le flux et reflux contre cette muraille provoque un remous formidable.

L'intérieur du pays est tout autre,. Il est une succession de valons sinueux, verdoyants, où coulent de clairs ruisseaux aux milles détours, et de hauteurs arrondies, couvertes de landes.

Falaises rudes, landes tristes et fertiles vallées offrent une variété qui n'est pas un des moindres attraits de la Hague. Le coup d'oeil change à chaque pas ; La transition brusque des campagne riantes et mouvantes aux étendues sauvages et désertes y est saisissantes.

Le temps lui même participe à ce contraste. Soleil et averses se partagent le ciel et la mer, au gré des vents et des heures. Ce pays connait deux saisons dans une même journée. ("A tear and a smile")

La hague a une histoire humaine très ancienne. Dès les temps préhistoriques, elle était abondamment peuplée en hommes et en animaux. A Biville et Siouville, on a retrouvé des traces indiscutables de l'homme primitif (pierre éclatée ou taillée).

Fils de Celtes, successivement conquis par les Romains et par les Danois, les Haguais sont un des plus anciens peuples que puisse compter la Normandie.

La présence Celte est attestée dans La Hague par de nombreux tumuli, dont les plus importants se trouvaient à Jobourg. Elle semble avoir été une vaste nécropole celtique, en même temps qu'elle était un camp retranché.

Durant la période Gallo-Romaine. La Hague était alors peuplée et riche. Une longue ère de tranquilité régna donc dans la Hague jusqu'à la fin du IVème siècle. Puis les invasions se succédèrent.

Ce furent d'abord les Saxons qui après avoir ravagé les villes, fiirent, l'emprien Romain s'effondrant, par s'installer dans le pays au Vème ou VIème siècle.

C'est sous le règne de Charles le Chauve, à partir de 841, que les Normands, commencèrent leurs incursions, se livrant continuellement à des pillages et des dévastations terribles.

En raison de sa situation de presqu'île, la Hague avait été choisie par les envahisseurs comme l'une de leurs bases principales d'opérations en Normandie. Ils débarquaient à Ecalgrain, à Goury, à Saint Martin, à Omonville.

Presque tous les noms du pays sont normands, Hague même venant d'un mot Danois qui signifie menton, que l'on peut ici traduire par promontoire pour la Hague.

La pointe de la Hague, isolée du reste du apys, garda, durant tout l'ancien régime, un certain caractère d'indépendance. les autorités royales l'avaient continuellement en suspicion, ainsi qu'en témoigne un rapport de maréchaussée de 1748 :

Toute cette région de la Hague fut en effet, de la guerre de Cent ans à la Révolution, et même pendant tout le XIX ème siècle, un actif foyer de contrebande avec les îles anglo-normandes. Aupied des falaises de Jobourg, de Flamanville, on débarquait surtout des bas, du tabac, des étoffes de velours et de taffetas. Les ballots remontés s'acheminaient vers Cherbourg, Caen, Rouen, Paris.

De cette lointaine activité en marge de la loi, que d 'aucuns considèrent avec regret et non sans quelque fierté seul le pittoresque chemin des Douaniers qui serpente le long de la côte. Car les douaniers devaient être nombreux, dans ce pays réfractaire, pour assurer le respect de la loi. Vous êtes maintenant pret à entre dans La Hague !
La Hague par le chemin des douaniers,

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